La fraternité est à la fois une empathie et un engagement. C’est défendre toute personne atteinte dans ses droits et faire ensemble. Dans l’espace scolaire, les élèves peuvent travailler autour de cette notion, dans son histoire et son actualité, ses fondements philosophiques et juridiques.
- On peut également faire vivre cette notion en acte, dans les rapports avec les élèves, mais aussi entre adultes, éducateurs, personnels, parents.
- La première des fraternités scolaires est sans aucun doute le fait de prendre soin collectivement des élèves, de les accompagner, de croire en eux, de les mettre en situation de réussite sans jamais perdre espoir, de se soucier de leur bien-être.
En somme, en leur donnant le sentiment que, sous leurs yeux, se déploie une école bienveillante, exigeante et juste qui fasse respecter les fondamentaux : la solidarité, le refus des discriminations et de toutes formes de racisme, la tolérance, et l’absolue certitude que le respect de la dignité de chaque personne est le fondement de tout geste éducatif.
Quel est la définition de fraternité ?
Définitions : fraternité – Dictionnaire de français Larousse nom féminin (latin fraternitas, -atis )
1. Lien de solidarité qui devrait unir tous les membres de la famille humaine ; sentiment de ce lien. 2. Lien qui existe entre les personnes appartenant à la même organisation, qui participent au même idéal.
: Définitions : fraternité – Dictionnaire de français Larousse
Quel est le rôle de la fraternité ?
Dfinition de fraternit – Etymologie : du latin fraternitas, relations entre frres, entre peuples, lui-mme drivant de frater, frre. La fraternit est le lien fraternel et naturel ainsi que le sentiment de solidarit et d’amiti qui unissent ou devraient unir les membres de la mme famille que reprsente l’espce humaine.
- Elle implique la tolrance et le respect mutuel des diffrences, contribuant ainsi la paix.
- Dans un sens plus restrictif, la fraternit dsigne le lien existant entre les membres d’ une mme organisation, entre ceux qui partagent un mme idal ou qui ont combattu ou combattent pour une mme cause,
- Exemple : Fraternit d’arme.
La fraternit est l’une des trois composantes de la devise de la Rpublique franaise : “Libert, galit, fraternit”, La fraternit est une valeur de l’ humanit, comme en tmoigne l’article 1 de la Dclaration Universelle des Droits de l’Homme :
“Tous les tres humains naissent libres et gaux en dignit et en droits. Ils sont dous de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternit.”
Plus rarement la fraternit dsigne le lien de parent entre les frres et soeurs d’une mme famille (la fratrie ). La fraternit se distingue de la solidarit par la dimension affective de la relation humaine lie au sentiment d’appartenance la mme espce, l’humanit, ce qui lui donne un caractre plus universel,
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Pourquoi vivre en fraternité ?
Dans la tradition chrétienne, la fraternité est d’abord un don de Dieu et le reconnaître prévient d’un repli sur le clan. Remise entre les mains des hommes, elle s’éprouve dans la vérité des relations, dans l’accueil réservé par les institutions à chaque être singulier.
Quels sont les avantages de la fraternité ?
VII LE BON SENS ET LA FRATERNITÉ – S’il paraît décidément peu raisonnable de promettre l’égalité aux hommes, et que les hommes comptent sur elle comme des benêts ; et si la liberté ne semble devoir jamais fleurir qu’au pays d’Utopie où, au demeurant, il n’est pas si sûr que les hommes soient si pressés de l’aller cueillir pour leur boutonnière, le bon sens est le premier disposé à vous encourager dans cette voie de la fraternité, qui, cependant, n’a peut-être été mise là que pour arrondir la formule et qui, sans que l’on y attachât autrement d’importance, ne repose peut-être sur d’autre principe que le grand principe : « Jamais deux sans trois ! » La fraternité est tout autre chose que l’égalité ; c’est même en se conduisant les uns avec les autres comme des frères qu’on peut espérer que les hommes se consoleront de n’être pas égaux.
C’est du moins le conseil que le bon sens leur donne : — Toi qui es le plus fort ou le plus riche, que ta force se fasse douceur, que ta richesse se fasse bonté ; cela ne t’empêchera pas de dominer les autres, d’être supérieur aux autres, et d’avoir la meilleure part ; mais on n’est pas obligé de faire sentir trop durement à ceux que l’on domine qu’ils ne sont pas libres, ni à ceux qui possèdent si peu ou ne possèdent rien, que l’on possède tout, ou, en tout cas, beaucoup plus qu’eux.
Traite les pauvres et les faibles, non comme s’ils étaient riches ni s’ils étaient forts, mais comme s’ils étaient tes frères, ce qui, d’ailleurs, ne préjuge rien, ni de leur force, ni de leur richesse La fraternité a, en effet, ceci de commode, qu’elle n’a pas à se préoccuper des situations acquises, ni de tâcher à les modifier, ni d’en établir de nouvelles ; elle prend les hommes où ils sont et comme ils sont, et leur recommande seulement de se satisfaire de ce qu’ils sont et de ce qu’ils ont, en s’y aidant mutuellement.
Et certes celui qui possède davantage peut toujours aider directement celui qui possède moins ; mais le premier point est que celui qui possède moins ne soit pas jaloux de celui qui possède plus, et que l’envie qui le tient ne le pousse pas à tout bouleverser pour se mettre à la place de l’autre ; car, alors, quand il sera à la place de l’autre, ce sera l’autre qui enviera ses biens, voudra tout bouleverser à son tour pour les lui prendre ou reprendre, et ainsi voit-on bien qu’il n’y aura pas de raison pour que ça finisse La fraternité n’est pas une méthode, c’est un sentiment ; un sentiment demeure le même dans toutes les éventualités, s’accommode de toutes les contingences, pourvu qu’il soit profond et sincère.
Que tous les hommes arrivent à se persuader sincèrement, profondément, qu’ils sont frères, la cruelle et monstrueuse affirmation que le bonheur des uns fait le malheur des autres, avec sa réciproque non moins monstrueuse et non moins cruelle, n’auront plus aucune signification : la répartition du bonheur, quelle qu’elle fût, ne saurait désormais en aucun cas nous émouvoir ou nous indigner, — ça ne sortira pas de la famille ! On n’a donc pas de peine à imaginer l’intérêt de la fraternité ainsi comprise, et l’on s’expliquera de reste que le bon sens, qui est pour les solutions rapides et simples, ait une tendresse particulière pour celle-ci, qui arrangerait tout de suite, si simplement et si commodément, toutes choses.
Bien entendu, nous prenons le mot « fraternité » et le mot « frères », dans leur sens le plus général, qui est aussi le plus généreux. La détestable aventure de Caïn et d’Abel s’est trop souvent renouvelée depuis le Déluge, et dans les meilleures familles et du meilleur monde, pour que nous ayons la naïveté de croire que le lien de sang soit un dictame, une panacée, et qu’il ne puisse y avoir ni frères rivaux, ni frères ennemis.
Être frères, frères par le sang, du même père et de la même mère, réellement frères, ne suffira pas pour qu’on se déteste, mais n’est pas non plus une assurance prise une fois pour toutes, d’affection inébranlable et d’indéfectible dévouement. Et si nous disons qu’entre frères, il y a présomption d’affection, présomption de dévouement, ce sera déjà quelque chose, n’ignorant point, par ailleurs, que d’aucuns nient cette présomption, et même est-ce tout juste s’ils n’y voient pas la présomption contraire : ceux-là ne vont-ils pas répétant, en effet, que les étrangers dont nous faisons nos amis ont cette supériorité sur nos frères et tous autres parents, qu’eux, du moins, nous les choisissons, tandis que frères et parents, nous ne les avons pas choisis.
C’est bien le drame que Caïn n’ait pu arriver à choisir pour ami Abel, ou Abel Caïn. Mais qui nous empêche de nous efforcer à cette amitié, pour nos frères d’abord, et pour tous les hommes ? Et si nous ne voulons pas traiter les autres hommes comme nos propres frères, ce qui ne serait pas, en certains cas et loin de là, traitement de faveur, nos frères sont aussi des hommes, et il nous restera de les associer avec les autres hommes, dans une même amitié, que nous n’appellerons fraternelle que pour simplifier.
Parce qu’ils sont nos frères, cela ne sous-entend nullement que les autres hommes soient nos semblables ; c’est cette expression de « semblables » qui a déterminé bien souvent entre eux un malentendu, précisément, une confusion et une irritation inutiles.
- Il y a des frères, comme nous avons dit, frères par le sang, du même père et de la même mère, réellement frères, et qui sont aussi dissemblables que possible, qui diffèrent du tout au tout : et ce ne sont pas toujours ceux qui s’aiment le moins.
- On s’étonne et l’on s’interroge : que font un même père et une même mère, que font la naissance et le sang, puisque nourris du même lait, élevés, choyés de la même façon, soumis exactement aux mêmes disciplines, ayant reçu les mêmes leçons et profité des mêmes exemples, il arrive presque toujours un instant où deux frères prendront chacun des directions différentes, où l’on s’apercevra que, sans que l’on sache d’où, ni comment, ni à quel moment, ils ont reçu des apports mystérieux qui modifient le bagage de chacun, ce bagage pour la route qui les empêchera désormais de faire route ensemble.
Où donc est-il, ce carrefour, où deux frères ainsi, comme fatalement, se séparent, et devant quel poteau indicateur ? Mais ne dépend-il pas de nous que les frères ne se soient séparés que pour retrouver d’autres frères, que le poteau indicateur soit marqué de flèches qui leur indiquent, en effet, dans quelque voie, à droite, à gauche, ici ou là, qu’ils s’engagent : « Fraternité ! Fraternité ! » Que ce sens de la fraternité soit prêt à conduire tous les hommes, qu’il y ait au fond de tous les hommes un grand appétit fraternel, une grande soif de fraternité, on en verra une humble preuve, mais convaincante, dans ces fins de banquets où, sous l’influence des vins et des mets excellents et surabondants, les convives, à quelque classe de la société qu’ils appartiennent, et quel que soit leur rang ou leur emploi dans l’État, s’attendrissent, se montrent vraiment eux-mêmes, de simples hommes, de pauvres hommes, ne souhaiteraient rien tant que de se confier les uns aux autres, et seraient tout disposés à se traiter en frères, précisément, et même de vieux frères : quand leur soif et leur faim sont apaisées, et au delà, qui persiste en eux, alors surtout, c’est une grande soif de fraternité, réjouissons-nous à le constater et à le répéter, un grand appétit fraternel Et de même que sous cette influence heureuse, et comme si ce sens de la fraternité était bel et bien en nous véritable instinct, c’est lui que l’on verra d’abord réagir aux heures de détresse et de panique.
Il est arrivé au cours de la guerre que les adversaires en présence, chassés des tranchées par l’eau et la boue qui en rendaient l’abri matériellement intenable, cessaient de se cacher les uns aux autres, mais, par une entente tacite, cessaient de tirer les uns sur les autres affrontés à découvert : les troupes qui, pour un temps, voulaient ainsi oublier l’état de guerre, on a dit qu’elles « fraternisaient » ; fraternisation évidemment coupable, car les notions de devoir, de discipline et d’honneur passent avant toutes les nécessités et les vicissitudes matérielles, et c’est à elles qu’il convient de penser d’abord pour s’y sacrifier, et même y sacrifier tes frères, fussent-ils réellement tes frères.
Aussi bien, l’instinct de fraternisation apparaissait surtout, en l’occurrence, une forme de l’instinct de conservation ; et quand l’instinct seul est en jeu, quand c’est seulement d’instinct qu’il s’agit et l’instinct qui agit, pour peu que les choses se gâtent et qu’une menace se précise, la prétendue fraternisation ne tardera pas à aboutir à l’affreux mot d’ordre : « Chacun pour soi ! » Aucun instinct ne sera heureusement efficace, que s’il est heureusement dirigé, efficacement développé.
- C’est à quoi le bon sens s’offrirait ici de bonne grâce, pour que l’école du bon sens devînt aussi une école de fraternité.
- La première leçon en serait assurément contre l’égoïsme, étant admis, d’ailleurs, que le bon sens, dans ses conseils comme dans ses critiques, ne se place pas au point de vue ni au service de la morale, mais au point de vue, et pour la servir, de la raison ; on a d’ailleurs tôt fait de s’apercevoir que ce qui est immoral est déraisonnable.
Le bon sens ne dit pas à l’égoïste : — Fi ! comme c’est laid ! — mais : — Sot, comme c’est bête ! Le type de l’égoïste, c’est Pierrot, dont une fausse interprétation a voulu faire le type du rêveur, parce que l’on a pris pour de la pâleur et comme un reflet de lune son visage barbouillé de farine et ses vêtements blancs ; d’ailleurs, il n’est pas sûr que les rêveurs, distraits, ne donnent parfois à un certain égoïsme le masque élégant et commode de la distraction.
- Mais Pierrot est bien l’égoïste intégral, qui ne prête ni sa chandelle, ni sa plume et, solitaire, se cachant dans un coin, vide la bouteille et achève la brioche : le résultat de son égoïsme, c’est que pendant ce temps, Colombine court la guilledou avec Arlequin.
- Il y a un exemple qui me poursuit, sur lequel je reviens le plus volontiers, car je l’estime de nature à prêter grandement à réfléchir : c’est l’exemple du bernard-l’ermite.
Il est, comme on sait, le coucou des mollusques, et pis encore que le coucou : car celui-ci, encore pourra-t-il prétexter, à son excuse, que s’il se précipite de cette manière cavalière et incongrue dans le nid des autres, ce qu’il en fait c’est pour ses petits, et quand la maternité le presse.
Mais le bernard-l’ermite ayant avisé quelque coquille à sa convenance, et à sa taille, c’est de propos délibéré, et sans avoir cherché d’abord à se loger sans déloger personne, c’est de propos délibéré qu’il s’y installe, après en avoir cyniquement et férocement expulsé le propriétaire légitime et premier occupant.
Que de temps perdu cependant à cette recherche, que d’efforts dépensés pour cette conquête de haute lutte, et, au total, quelle incertitude ! Ce qui m’a toujours frappé dans l’action des égoïstes et des méchants (ce sont les mêmes), c’est le mal qu’ils doivent se donner pour satisfaire leur égoïsme et leur méchanceté, alors que sans ce parti pris de méchanceté, sans cette volonté d’égoïsme, ils arriveraient sans doute, à bien meilleur compte et bien plus vite, à un résultat qui, sans dommage pour autrui, serait aussi avantageux pour eux.
Au lieu de crier : « Chacun pour soi ! » si l’on criait : « Chacun pour tous ! » et que l’on ne se contentât pas de le crier, mais que l’on agît en conséquence, le fait que chacun s’efforcerait alors pour tous aboutirait justement, mathématiquement, à ce que les efforts de tous bénéficieraient à chacun.
Et ne serait-ce pas en vérité plus raisonnable ? En tout cas, l’on est autorisé à dire que c’est cela qui serait fraternel, car il demeurerait bien entendu que chacun s’efforcerait alors de son mieux, et pour le mieux de son voisin, de son frère, sans se soucier de savoir si l’effort de celui-ci est égal ou correspondant au sien.
C’est la différence entre la fraternité et la solidarité que la première est toute dans l’intention et ne regarde pas à sa peine ; elle est, si vous préférez, une sorte de solidarité sentimentale qui n’a cure d’une comptabilité exacte du doit et de l’avoir, du crédit et du débit de chacun ; la solidarité, au contraire, c’est de la fraternité qui est passée par l’École Pigier.
Au juste, on n’a jamais connu que deux frères qui étaient vraiment, pleinement solidaires, solidaires dans tous leurs gestes, sinon dans toutes leurs pensées ; mais ces pensées mêmes pouvaient-elles s’extérioriser par des actes dont l’un et l’autre ne fussent solidaires encore ? Ainsi la pensée de l’un déterminait l’entreprise de l’autre, et cette entreprise était commune à tous les deux.
Ces deux frères, c’étaient les frères siamois. La fraternité des frères siamois, celle-là, oui, appelez-la de la solidarité. Le plus heureux effet de la fraternité est de pouvoir étendre son domaine bien au delà des limites où la solidarité s’exerce, et alors même que rien dans la nature ne semblait devoir rapprocher les intérêts de ceux qu’elle rapproche.
Ainsi les intérêts du coquelicot et de l’épi de blé sont bien contradictoires ; pourquoi l’épi de blé cependant ne fraterniserait-il pas avec le coquelicot ? Trop souvent l’œil mélancolique du propriétaire du champ voit les coquelicots qui empiètent sur l’emplacement des épis de blé ; d’où viennent-ils ? On ne les a pas semés, certes, avec le blé, et s’ils sont les frères des épis, ce ne peuvent être que des frères vagabonds et bohèmes, des frères qui avaient mal tourné.
N’ont-ils pas conservé, en effet, de cette bohème vagabonde de leur existence antérieure, irrégulière et fantaisiste, cette prédilection pour les couleurs vives dont ils s’affublent, le goût des oripeaux trop voyants ? Les épis et les coquelicots n’étaient pas faits pour s’entendre, et cependant, pourquoi eux aussi ne parviendraient-ils pas à cette entente, puisque, s’il n’est pas toujours exact que, comme on dit, tout s’arrange, il paraît certain qu’en y mettant du sien, on peut toujours s’arranger.
Et les épis, lourds d’expérience et de sagesse, diront aux coquelicots fanfarons, hardis et frivoles : — Par grâce, poussez-vous un peu, coquelicots, ne prenez pas toute la place ; ce n’est pas le maître du champ qui vous le demande, et nous comprenons bien que sa prospérité vous laisse indifférents, et que, de sa récolte plus ou moins abondante, vous ne vous souciez pas plus que de votre premier papillon.
Ce n’est pas lui, cet étranger, qui vous le demande, c’est nous qui vous le demandons, nous, sortis du sol comme vous, ô nos frères les coquelicots ! Et puis, comme il n’est pas défendu d’appuyer les appels à la fraternité par des arguments d’intérêt personnel et même par des arguments de vanité, les épis diront encore aux coquelicots, et ce sera l’argument d’intérêt : — Nous vous le demandons pour nous, que vous gênez, poussez et étouffez, ainsi d’ailleurs, et nous nous en excusons, que vous devez être, par notre faute, gênés, pressés et étouffés ; mais nous vous le demandons aussi pour vous, qui risquez, à demeurer en telle intimité dans notre périlleuse compagnie, de vous trouver victimes de la même faucheuse, et liés dans la même gerbe.
Et les épis ajouteront : — Quelle couronne éclatante vous nous pourriez faire, coquelicots, si vous consentiez à vous réunir sur les lisières et sur les talus, plutôt que de vous mêler à nous qui, malgré tout, et même sans y prendre garde, ne pouvons que vous empêcher, par notre présence encombrante et importune, d’être mis ici en valeur autant que vous le mériteriez.
Et nous voyons bien aussi, coquelicots, que du plus loin qu’il vous aperçoit, l’enthousiaste promeneur, attiré par votre éclat, ne se préoccupera guère de notre présence, se frayera, sans hésiter, un passage au milieu de nous et, pour vous cueillir, nous écrasera sans vergogne. Au nom de votre beauté, beaux coquelicots, ne vous mêlez pas à nous, coquelicots nos frères, pour qu’on nous épargne Et tel sera l’argument de vanité qui, plus encore que l’argument d’intérêt, laisse rarement insensibles ceux à qui il s’adresse.
Au demeurant, arguments d’intérêt aussi bien que de vanité ne paraîtront-ils pas parfaitement expédients et convaincants à d’autres même que ces coquelicots ? Ne pas mélanger les épis et les coquelicots, c’est-à-dire séparer autant que possible ceux qui ne peuvent que se nuire en se rapprochant, ne serait-ce pas la façon la plus raisonnable de comprendre la fraternité ? Mais cela dépend-il toujours des épis et des coquelicots ? S’ils étaient solidaires, parbleu, cela irait tout seul ; la solidarité s’exerce sans aucun effort de persuasion, puisque, ainsi que nous l’avons indiqué, c’est une sorte de mécanisme qui opère, c’est une machine qu’il suffit de monter et qui se déclenche toute seule : ainsi dit-on de certains rouages qu’ils sont solidaires ; mais on n’aurait pas l’idée, assurément, de dire que des rouages sont fraternels C’est aussi, pour cela, d’ailleurs, que le bon sens, impuissant sans doute à réparer, par la seule force persuasive ou l’efficacité du raisonnement, des rouages solidaires dont la solidarité ne fonctionnerait plus à la suite d’une rupture ou d’un accident, le bon sens peut s’attacher à raisonner, à persuader, les gens qui ont besoin de fraternité, et qui sont toujours susceptibles d’en comprendre les avantages.
Le bon sens pourra toujours vous mettre sur les chemins de la fraternité, qui sont d’abord bonne volonté, complaisance, cordialité, gentillesse. N’est-ce pas dans cet esprit de gentillesse fraternelle qu’il est permis de considérer qu’à brebis tondue, Dieu mesure le vent ? Quel meilleur exemple de fraternité pour le berger à l’égard de ses brebis ? Et de quel bon sens exemplaire aussi témoigne cette précaution divine ! Le bon sens pourrait-il mieux faire que de recommander au berger de ne mener paître ses brebis, après la tonte, que dans les endroits abrités ? Car le bon sens n’a pas qualité pour mesurer le vent ; le bon sens n’est pas le Bon Dieu.
Mais comme on voit que le Bon Dieu a, divinement, du bon sens !
Comment se manifeste la fraternité ?
La fraternité crée un ciment qui rattache tous les citoyens d’une nation. Il se manifeste lors des grandes fêtes de la fraternité, le 14 juillet dans les bals populaires, le 1 er janvier sur les Champs Elysées, ou lors de compétitions sportives de niveau international.
Pourquoi on dit Liberté-égalité-fraternité ?
La devise républicaine dans le logo officiel de la République française. « Liberté, Égalité, Fraternité » est la devise nationale de la France depuis 1848 1, Cette expression reprend les idées de liberté et d’ égalité qui sont contenues dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen votée en août 1789 par l’ Assemblée Constituante,
Quel est le contraire de la fraternité ?
Synonyme : camaraderie, concorde, union, unité. Contraire : désaccord, haine.
Quelle est la différence entre la solidarité et la fraternité ?
La fraternité est une valeur essentielle de la France que l’on retrouve dans la devise “Liberté, Égalité, Fraternité”. La fraternité est indissociable des valeurs de respect, d’égalité et de tolérance. Elle est expérimentée dans toutes les situations de la vie lorsque l’on décide d’aider autrui. La solidarité en est une composante car elle désigne le fait d’aider quelqu’un seul ou à plusieurs. I
Quel sens philosophique la fraternité ?
La notion de fraternité se situe à la racine des inégalités C’est une logique d’appartenance qui va produire de la différence pour générer de l’exclusion, des hiérarchies, c’est-à-dire des inégalités – de fait ou de droit –.
Quelle est la différence entre l’amitié et fraternité ?
Ce lien de sang est là, il ne se discute pas et tant que le sentiment de Fraternité est là, ce lien perdure avec ses règles. L’Amitié, elle, est définie comme le sentiment d’affection entre deux personnes. Il s’agit de l’attachement, de l’affection qu’une personne porte à une autre.
Qui a créé la fraternité ?
En France – Allégorie de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité, 1793 ( musée de la Révolution française ). Dans le triptyque républicain français, la fraternité ne s’est pas imposée en une fois, mais progressivement, La fraternité, comme idéal, est un terme clé de la Révolution française : « Salut et fraternité » est le salut des citoyens pendant la période révolutionnaire,
- Il sous-tend l’esprit de la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790, au cours de laquelle La Fayette y fait référence lorsqu’il prête serment : « Nous jurons de (.) demeurer unis à tous les Français par les liens indissolubles de la fraternité »,
- La Constitution de 1791 n’y fait allusion que pour justifier l’institution de fêtes nationales ( « Il sera établi des fêtes nationales pour conserver le souvenir de la Révolution française, entretenir la fraternité entre les citoyens, et les attacher à la Constitution, à la Patrie et aux lois.
» Constitution du 3 septembre 1791, Titre I). Les autres textes majeurs comme la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, la Constitution de l’an I (1793), ou la Charte de 1830 ne consacrent pas explicitement ce principe. Jacques Guilhaumou rappelle la devise imputée par les thermidoriens aux partisans de la Terreur : « la fraternité ou la mort », selon l’adage « Sois mon frère ou je te tue » ; cette fraternisation peut être pratiquée par un « ensemble de moyens en vue d’établir ou de resserrer les liens d’une étroite union ».
Le 20 avril 1848, événement qui reste fixé par le tableau qu’en fit Jean-Jacques Champin et que conserve le Musée Carnavalet, eut lieu à l’Arc de Triomphe de Paris une « Fête de la Fraternité » pour célébrer l’instauration du suffrage universel. Adopté sur proposition de Jean-Baptiste Belley (un des premiers députés noirs, représentant de Saint-Domingue ), le terme de « fraternité » apparaît pour la première fois dans les textes en novembre 1848 à l’article IV du préambule de cette constitution : « Elle (la République française) a pour principe : la liberté, l’égalité et la fraternité.
» Dans l’article VIII du préambule de cette même constitution, la fraternité fonde le droit social : « Elle (la République) doit, par une assistance fraternelle, assurer l’existence des citoyens nécessiteux, soit en leur procurant du travail dans les limites de ses ressources, soit en donnant, à défaut de la famille, des secours à ceux qui sont hors d’état de travailler ».
Pourquoi la fraternité et la solidarité Sont-elles des valeurs républicaines essentielles ?
La solidarité et la fraternité > 6eme > > La solidarité et la fraternité > 6eme > > La solidarité et la fraternité La solidarité et la fraternité sont deux valeurs fondamentales de la France, inscrites dans la Constitution et dans la devise républicaine. L’application de ces valeurs au quotidien est l’affaire de tous et se manifeste aussi bien de manière individuelle (engagement dans une association) que collective (financement de la Sécurité sociale).1. Les principes de solidarité et de fraternité Le sentiment de responsabilité mutuelle entre plusieurs personnes pousse les hommes et les femmes à s’aider, à se porter secours. Ce sentiment peut s’appeler solidarité ou fraternité, La solidarité permet d’aider les hommes en respectant la dignité des individus. Cette aide peut s’exercer dans la vie quotidienne de manière individuelle ou collective, grâce à des associations comme La Croix Rouge ou Les Restos du Cœur. Ces associations distribuent par exemple de la nourriture à ceux qui n’ont pas assez d’argent pour se nourrir. La solidarité est un acte totalement désintéressé (on n’attend rien en retour) et bénévole, La fraternité fait partie de la devise de la République française (« Liberté, Égalité, Fraternité »). Elle signifie que si une personne est dans le besoin, les autres doivent l’aider,b. Les autres actions de solidarité et de fraternité La solidarité se manifeste aussi pour les grandes causes et dans la vie quotidienne, Exemple : Les donneurs de sang fournissent gratuitement leur sang pour sauver des milliers de vies humaines (grandes catastrophes, accidents de la route, opérations chirurgicales, etc.). Chaque année sont également organisés des dons d’argent pour les grandes causes, comme lors du Téléthon.2. Une réalisation concrète de la fraternité : la Sécurité sociale La Sécurité sociale est un service public, Elle sert à :
payer les frais médicaux ; donner des aides aux familles ; donner des pensions pour les retraités, etc.
Le droit à la santé est reconnu par la Déclaration universelle des droits de l’homme, il est donc mondial. Cependant, son application est inégale selon les pays. Elle est par exemple très faible aux États-Unis, voire inexistante dans les pays les plus pauvres.b. Un système de solidarité En France, le système de la Sécurité sociale est fondé sur la solidarité :
les personnes en bonne santé participent aux dépenses des malades ; les personnes qui travaillent participent aux pensions des retraités,
La participation financière à la Sécurité sociale dépend de ce que l’on gagne, Plus une personne gagne d’argent, plus la part qu’elle donne à la Sécurité sociale est grande. Les dépenses de la Sécurité sociale sont devenues très importantes avec le temps, notamment avec l’ allongement de la durée de vie,
Les ressources (= argent) proviennent surtout des cotisations (= participations) des entreprises et des salariés (= personnes qui travaillent). La solidarité est un acte social, totalement bénévole, qui permet d’aider les individus dans le besoin. La Sécurité sociale repose sur ce principe : elle est financée selon les revenus de chacun et offre des aides aux familles, des pensions, un accès aux soins, etc.
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Pourquoi la laïcité c’est la fraternité ?
Parce qu’elle reconnaît et respecte les différences culturelles, spirituelles, religieuses, elle a aussi pour mission, et c’est la plus noble de toutes, de créer les conditions permettant à tous de vivre ensemble, dans le respect réciproque et dans l’attachement commun à un certain nombre de valeurs (qui unissent).
Quel est le lien entre la laïcité et la fraternité ?
Société
TRIBUNE. Dans une lettre aux jeunes Français, la secrétaire d’État à la Jeunesse et à l’Engagement rappelle l’importance de ce principe fondateur de la République. Sarah El Haïry, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, le 27 octobre 2021. © LUDOVIC MARIN / AFP Temps de lecture : 3 min U n sondage Ifop révélait en octobre que 63 % des jeunes affirment que la laïcité est aujourd’hui en danger en France,
- Contrairement aux idées reçues, j’ai la conviction que les jeunes générations sont profondément attachées à ce principe.
- C’est pourquoi je souhaite m’adresser à ceux qui, demain, en seront les garants.
- Je veux vous parler avec le cœur.
- Vous êtes l’avenir de la France et j’ai toute confiance en votre capacité à déjouer les pièges de la pensée que veulent nous tendre les idéologues, les soi-disant parangons de vertu victimaires et communautaristes.
Leurs promesses sont des leurres. La laïcité réconcilie. La laïcité est un principe. Un principe qui, loin d’être une arme contre la religion, garantit son libre exercice. Un principe fondateur qui fait œuvre de fraternité. L’État peut par la loi garantir les libertés individuelles, l’intégrité physique et morale des citoyens, il peut rendre effective l’égalité des droits, mais on ne peut obliger les hommes à entrer en fraternité.
La fraternité ne se décrète pas, elle se cultive. Et c’est la loi de 1905 qui forme ce terreau fertile sur lequel peut germer l’idée de bien vivre ensemble. Oui, la laïcité permet d’envisager l’autre, de le concevoir comme un frère ou une sœur en République. Sarah El Haïry Fondée sur la protection et le respect des individus dans leurs libres choix, elle est ce préalable qui permet le rassemblement du plus grand nombre.
Oui, la laïcité permet d’envisager l’autre, de le concevoir comme un frère ou une sœur en République. La laïcité a toujours su réunir dans les crises « celui qui croyait en Dieu et celui qui n’y croyait pas », écrivait Aragon, Le poète appelait alors à la résistance au nazisme par-delà les différences religieuses et c’est ce même appel que nous avons passé au lendemain des attentats.
C’est cette même célébration de notre fraternité que nous renvoyons aux assassins du 13 Novembre en ce moment même jugés. Malades du fait que, en France, les femmes et les hommes vivent libres et égaux, aux esprits trop étriqués pour comprendre nos valeurs. La laïcité, c’est avant tout un cadre qui assoit la paix civile et émancipe les individus dans le creuset de notre Nation.
Mais la loi ne peut se substituer à la recherche de notre commun. Ce commun est fait de l’adhésion à la promesse républicaine, à la promesse d’émancipation pour chacun des citoyens français quelles que soient leurs convictions et croyances religieuses, spirituelles, philosophiques et politiques.
Au lendemain du lâche assassinat du professeur Samuel Paty, maître Robert Badinter soulignait que « la laïcité de notre République, c’est la fraternité, parce que tous les êtres humains, femmes ou hommes, quelles que soient leurs croyances ou leurs opinons méritent une égale considération et appellent un même respect ».
J’invite chacun à se remémorer ces mots et à les inscrire profondément en lui. Si au détour d’une rencontre, d’un débat, d’une de ces discussions politiques qui font le sel et le charme de la conversation à la française vous êtes amenés à interroger ce principe de laïcité, remémorez-vous ces mots.
Plus que jamais, nous devons réaffirmer ce commun. Plus que jamais nous devons œuvrer ensemble et toujours nous battre pour ne jamais céder à la division. Je m’adresse à cette majorité silencieuse dont la foi dans nos institutions, dans la République, est inébranlable. Je sais évidemment qu’il y a une part de radicalité qui est propre à la jeunesse, qui est inhérente à sa fougue, c’est même une étape clé dans sa construction, car elle laisse ensuite place à l’esprit critique, à la raison.
Vous détenez en vous les clés d’un avenir lumineux. Un avenir fait de l’accomplissement de la promesse de fraternité républicaine. Nous nous en remettons à vous, car vous serez les défenseurs de nos principes. Je m’abonne Tous les contenus du Point en illimité Vous lisez actuellement : Sarah El Haïry : la laïcité, ciment de notre fraternité Signaler un contenu abusif Merci de nous préciser le motif * : Merci de renseigner la raison de votre alerte. Ce champ est obligatoire Veuillez saisir le code de sécurité ci-dessous * : Ce champ est obligatoire Code erroné Envoyer Annuler 17 Commentaires Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.
Comment Dit-on fraternité pour les sœurs ?
Sororité : un terme qui évolue au fil des siècles et s’impose dans le débat public – Définition : Sororité : vient du latin « soror », signifiant sœur. En latin médiéval, ce mot désignait une « communauté religieuse de femmes ». C’est à partir du XVIe siècle, grâce à Rabelais, que sa définition est revue.
Le terme de « sororité » est entendu comme « une communauté de femmes ayant une relation, des liens, qualité, état de sœurs ». Il n’est plus cantonné et restreint à la structure familiale, et exempt de toute domination masculine. Plus tard, les militantes féministes des années 1970 font (ré)apparaître le terme de « sororité », longtemps oublié, voire « invisibilisé », dans l’espace public et militant, en proposant un substitut « sorore » au terme de « fraternité ».
La sororité renvoie à « une relation horizontale, sans hiérarchie ni droit d’aînesse. Un rapport de femme à femme, ni fille ni mère () » comme l’introduit Chloé Delaume dans son ouvrage collectif intitulé Sororité, Ce dernier réunit des femmes, toutes artistes, journalistes, autrices, performeuses qui proposent une à une leur vision de la sororité, tantôt validé, enrichi, désapprouvé.
Où Peut-on trouver Liberté-égalité-fraternité ?
Liberté, Égalité, Fraternité Les notions de liberté, d’égalité et de fraternité n’ont pas été inventées par la Révolution. Le rapprochement des concepts de liberté et d’égalité est fréquent sous les Lumières, en particulier chez Rousseau et chez Locke.
- Cependant il faut attendre la Révolution française pour les voir réunies en triptyque.
- Dans un discours sur l’organisation des gardes nationales de décembre 1790, Robespierre propose que les mots « Le Peuple Français » et « Liberté, Égalité, Fraternité » soient inscrits sur les uniformes et sur les drapeaux, mais son projet n’est pas adopté.
À partir de 1793, les Parisiens, rapidement imités par les habitants des autres villes, peignent les façades de leurs maisons de cette inscription : « Unité, indivisibilité de la République ; liberté égalité ou la mort ». La dernière partie de la formule, trop associée à la Terreur, disparaît rapidement. Unité indivisibilité de la République : / © Bibliothèque nationale de France Comme beaucoup de symboles révolutionnaires, la devise tombe en désuétude sous l’Empire. Elle fait son retour lors de la Révolution de 1848, qui la définit comme un principe de la République, inscrit dans la constitution.
- L’Église accepte alors cette triade comme un concentré de valeurs chrétienne : les prêtres célèbrent la fraternité en Christ et bénissent les arbres de la liberté.
- Boudée par le Second Empire, elle finit par s’imposer sous la III e République, malgré quelques résistances, y compris au sein des Républicains : la solidarité est parfois préférée à l’égalité, qui implique un nivellement social, tandis que la connotation religieuse de la fraternité ne fait pas l’unanimité.
La devise est inscrite sur le fronton des édifices publics le 1880. Elle figure dans les constitutions de 1946 et 1958 et fait aujourd’hui partie intégrante de notre patrimoine national. Place du Trocadéro, 14 juillet 2020 © Présidence de la République Les autres symboles de la République Mis à jour le : 14 décembre 2022 : Liberté, Égalité, Fraternité
Quelle est la racine du mot fraternité ?
Étymologie. Du latin fraternitas, dérivé de frater (« frère »).
Pourquoi la fraternité est une valeur ?
La fraternité est à la fois une empathie et un engagement. C’est défendre toute personne atteinte dans ses droits et faire ensemble. Dans l’espace scolaire, les élèves peuvent travailler autour de cette notion, dans son histoire et son actualité, ses fondements philosophiques et juridiques.
On peut également faire vivre cette notion en acte, dans les rapports avec les élèves, mais aussi entre adultes, éducateurs, personnels, parents. La première des fraternités scolaires est sans aucun doute le fait de prendre soin collectivement des élèves, de les accompagner, de croire en eux, de les mettre en situation de réussite sans jamais perdre espoir, de se soucier de leur bien-être.
En somme, en leur donnant le sentiment que, sous leurs yeux, se déploie une école bienveillante, exigeante et juste qui fasse respecter les fondamentaux : la solidarité, le refus des discriminations et de toutes formes de racisme, la tolérance, et l’absolue certitude que le respect de la dignité de chaque personne est le fondement de tout geste éducatif.
Quel mot remplace fraternité ?
Adelphité est synonyme à la fois de fraternité et de sororité.
Quel est le contraire de fraternité ?
Synonyme : camaraderie, concorde, union, unité. Contraire : désaccord, haine.
Quelle est la définition de l’égalité ?
Définition Larousse – n.f. ( latin aequalitas, -atis)
Absence de toute discrimination entre les êtres humains, sur le plan de leurs droits : Égalité politique, civile, sociale.
Source : Larousse.fr Les valeurs de la République ont d’abord été définies par la devise de la République : « Liberté, Égalité, Fraternité », présente en 1848, puis ornant les bâtiments publics à partir de 1880. Depuis une dizaine d’années, des propositions d’ajout de « laïcité » à la devise sont formulées.
L’évolution de la démocratie française a mis également en avant de nouvelles valeurs. Le programme du nouvel Enseignement moral et civique donne la liste suivante des valeurs de la République : « Ces valeurs sont la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité, la solidarité, l’esprit de justice, le respect et l’absence de toutes formes de discriminations.
» Ces valeurs de la République se sont incarnées dans de grands textes de loi, dans des institutions, et se sont exprimées dans des moments privilégiés de notre histoire. La nuit du 4 août 1789 : alors que les campagnes se sont soulevées, l’Assemblée nationale vote dans l’enthousiasme l’abolition des droits féodaux et de tous les privilèges.
Quand bien même on prévoit des rachats, la société d’ordres de l’Ancien Régime est en ruine, ce qu’entérine le décret du 11 août 1789. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen peut proclamer le 26 août 1789 que les hommes « naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Lire le texte intégral du décret sur Le suffrage universel masculin est proclamé par le Gouvernement provisoire de la Seconde République le 2 mars 1848 et officialisé par le décret du 5 mars.
La révolution de 1848 donne à la France une forte avance en ce domaine en Europe. Lire un article sur Le droit de vote des femmes est beaucoup plus tardif. Beaucoup de républicains se méfient de l’influence de l’Église catholique, et les femmes sont beaucoup plus pratiquantes que les hommes.
C’est la Résistance qui l’accorde enfin par l’article 1 er de l’ordonnance du 21 avril 1944 prise à Alger par le Comité français de libération nationale et signée par le Général de Gaulle. Lire un article sur L’âge de la majorité est abaissé à 18 ans 1974. Il était jusque-là de 21 ans. Il s’agit alors d’intégrer davantage les jeunes à la vie politique après les événements de 1968.
Lire le compte-rendu intégral des débats parlementaires du 25 juin 1974 à l’Assemblée nationale sur Le droit du travail : La loi doit-elle intervenir dans les relations entre employeurs et salariés ? Ce débat a occupé tout le XIX e siècle. Un droit du travail s’est cependant instauré, l’égalité devant la loi concernant donc aussi le domaine du travail.
Lire un article sur La démocratie sociale : La Résistance est porteuse de l’idéal de démocratie sociale qui repose essentiellement sur deux idées : la première est que l’État doit jouer un rôle redistributeur de la richesse nationale, la seconde est que les syndicats, représentants des salariés, doivent jouer un rôle plus important.
Cela apparaît dans le programme du Conseil national de la Résistance adopté le 15 mars 1944.
- Lire le texte intégral sur
- Les droits sociaux sont mentionnés dans le préambule de la Constitution de 1946 : parmi eux, le droit au travail, le droit de grève, les libertés syndicales et à la protection sociale, le droit à l’instruction et à la formation professionnelle.
- Lire le texte intégral sur
L’extension des Droits de l’homme aux droits sociaux correspond à un mouvement international, On les retrouve dans les articles 24 à 28 de, L’UNESCO, institution spécialisée de l’ONU se consacrant à l’éducation et à la culture, dont le siège est à Paris, promeut le droit à l’éducation et en 1966, le PIDESC, Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, a été approuvé par l’Assemblée générale de l’ONU.
Lire l’avis de la CNCDH sur D’abord s’il y a une nécessité absolue d’évaluer les élèves, c’est-à-dire d’être au clair sur ce qu’ils apprennent, sur ce qu’ils acquièrent, sur ce qu’ils deviennent peu à peu capables de faire et sur leur comportement – bref sur leur progrès en général. S’il y a par ailleurs une obligation de les éclairer sur ces acquis, sur ce qu’il leur reste à acquérir et sur les meilleurs moyens d’y parvenir, il n’est pas dit que cela passe nécessairement ni exclusivement par des notes.
Il y a des systèmes scolaires où l’on ne note pas les élèves. Parmi ceux-là, là encore, certains ont d’excellents résultats, mais l’absence de notes n’en est évidemment pas la seule explication. Que dit en effet une note ? Elle indique si on a plus ou moins bien réussi dans un travail donné par rapport à un résultat attendu.
Elle ne dit absolument pas pourquoi, ni ce qu’il faut faire pour progresser. Cela passe par d’autres formes d’évaluation et de correction. La note permet aussi à l’élève de comparer ses résultats présents avec ceux qu’il a déjà obtenus pour juger de ses progrès ou au contraire de ses régressions. La note, par ailleurs, vise à donner une photographie instantanée du degré de réussite d’un élève, un niveau de connaissance et de compétence à un temps t.
On peut de ce point de vue relever un effet pervers possible des moyennes calculées à partir des notes obtenues par un élève dans une durée donnée (par exemple une année scolaire). Les enseignants le savent, qui s’accordent généralement à prendre en considération l’existence (ou non) d’une progression indiquée par une succession de notes.
On peut même imaginer le cas limite (il est vrai sans doute rare) d’un élève qui comprendrait et maîtriserait systématiquement après coup (par exemple grâce aux corrections et aux corrigés des professeurs) ce qu’il n’a pas su faire au premier essai : un tel élève pourrait finir l’année en sachant autant que ses camarades, mais avec une moyenne rédhibitoire.
Sauf si on lui a laissé la possibilité, par exemple par des travaux qui en donnent la preuve, de montrer ce dont il est désormais capable. Encore faut-il ne pas trouver injuste par rapport à ses camarades qu’on lui ait laissé cette possibilité de se rattraper.
La question est bien ici de savoir si on veut que le plus grand nombre possible d’élèves réussissent ou s’il s’agit de les classer. La note, en effet, et c’est le sens des remarques qui l’associent systématiquement au classement, permet aussi aux élèves de se comparer entre eux. Elle les y conduit souvent et sans note, cette comparaison deviendrait beaucoup plus difficile.
Si cela a pour effet de faire de la classe un espace général de concurrence, cela conduit aussi à affirmer qu’il doit absolument y avoir des gagnants et des perdants et alors on instaure en principe, presque en obligation, qu’il y ait des inégalités.
C’est incontestablement un nouvel effet pervers à surveiller, d’autant que cela peut même conduire les élèves à souhaiter l’échec de leurs camarades Cependant, cela ne doit pas conduire à nier ou à empêcher qu’il y ait des élèves qui réussissent mieux que d’autres, soit parce que, pour une raison ou une autre, ils ont plus de facilités, soit parce qu’ils s’impliquent davantage dans leur travail.
Malgré ces inégalités incontestables, qu’on peut toujours regretter mais qu’on n’évite jamais, on peut pourtant en un sens dire que le premier de la classe est égal au dernier, dans la mesure où tous doivent être traités équitablement par l’institution scolaire, et aucun ne doit être condamné d’avance, ni définitivement.
- Plus encore, indépendamment des succès et des échecs scolaires, tous les élèves jouissent en droit d’une égale dignité.
- Et il n’est pas impossible de considérer comme plus méritoire les résultats moyens d’un(e) élève qui a multiplié les efforts pour surmonter des difficultés que ceux d’un élève qui réussit mieux, mais avec facilité.
L’égalité dont on parle dans la devise de la république est une égalité de droits affirmée dès 1789 : « Tous les hommes naissent libres et égaux en droits. » Article 1 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 précise qu’il s’agit également d’une égalité de dignité.
- Ces déclarations n’abolissent pas toute inégalité, mais s’opposent par principe à toute forme de privilège : « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
- » Il s’agit donc d’une égalité de condition, qui s’oppose à une société de castes, une société divisée en « états » inégaux.
C’est, bien sûr, l’égalité de tous devant la loi, mais c’est également une position de principe selon laquelle ni la « naissance », ni la richesse, ni toute autre forme de position acquise ne peuvent légitimer une inégalité a priori, politique ou civile, entre les personnes ou entre les groupes, qui ne serait pas conforme aux fondements de la république.
- Pour autant, l’égalité dont on parle ici n’est pas synonyme d’un égalitarisme absolu, si l’on entend par là le refus de toute hiérarchie et une égalité stricte (encore moins une uniformité) des positions sociales.
- Sauf sur le plan strictement politique où l’on affirme désormais qu’un homme (ou une femme) égale une voix, sans autre condition d’état.
Mais même sur ce terrain politique, dès lors qu’on procède à des élections et à un système de représentation et de délégation de pouvoir, c’est qu’on pense qu’il y a des hommes (ou des femmes) qui sont préférables à d’autres dans ces fonctions – sauf si on procède à un tirage au sort, ce qui a déjà existé dans l’histoire, mais rarement ; ce qui existe en cours d’assise.
- Cette égalité a été proclamée au XVIII e siècle et elle n’a progressé dans la réalité qu’à l’issue de longues luttes.
- Il n’est pas dit qu’elle soit encore totalement acquise.
- Elle ne l’est jamais définitivement, car les individus ou les groupes particuliers tendent souvent, si on leur laisse libre cours, à ne pas s’en appliquer le principe à eux-mêmes.
L’égalité républicaine est donc rarement spontanée, elle passe toujours par des politiques publiques volontaristes et par l’exercice de l’autorité de l’État. Cette égalité de droit n’est donc pas une égalité de fait. Par exemple la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen introduit bien une égalité, mais elle admet un accès inégal aux fonctions publiques, à la mesure du talent et du mérite de chacun.
Cette notion de mérite est importante : le mérite pourrait être défini comme le degré d’inégalité qu’on est prêt à considérer comme juste et légitime – même si on peut ensuite longtemps discuter sur les critères de ce mérite. Et si le mérite peut être acquis collectivement, il est pratiquement toujours attribué à des individus.
On parle souvent d’égalitarisme républicain, généralement en vue de soutenir qu’il n’est pas paradoxal de le conjuguer avec une forme d’élitisme lui-même républicain. Pour que l’élitisme soit républicain, il faut (ou faudrait) qu’il remplisse deux conditions :
- Qu’il trouve précisément sa justification dans une forme ou une autre de mérite, comme lorsque Condorcet déclare à propos de l’instruction publique que c’est un devoir de justice de « donner à tous également l’instruction qu’il est possible d’étendre sur tous, mais ne refuser à aucune portion des citoyens l’instruction plus élevée, qu’il est impossible de faire partager à la masse entière des individus » Condorcet, Rapport et projet de décret sur l’organisation générale de l’instruction publique, présenté à l’Assemblée Nationale, les 20 et 21 avril 1792.
- Que l’existence d’élites soit justifiée par le fait que, loin de fonder des privilèges d’un nouveau type, elle serve l’intérêt général, conformément à la justification que Condorcet ajoute à ce propos sur l’instruction : « Établir l’une, parce qu’elle est utile à ceux qui la reçoivent ; et l’autre parce qu’elle l’est à ceux même qui ne la reçoivent pas. » Cela n’interdit évidemment pas d’étendre le plus possible cette instruction qu’il est possible de faire partager à tous en luttant contre ce qui en borne l’extension – ce dont l’histoire de la scolarisation durant les deux derniers siècles confirme la possibilité à peu près partout dans le monde. L’égalité qu’on recherche ici est alors une égalité des chances. Cela se traduit par des dispositions tendant à corriger des inégalités de départ (par exemple, dans l’Éducation nationale, sont préconisées des politiques et des pédagogies adaptées aux difficultés concrètes des publics concernés ; il y a un système de bourses ; il existe des politiques de démocratisation de l’accès aux filières les plus sélectives).
L’existence d’inégalités de fait n’est donc pas forcément contraire aux principes de la République, d’autant qu’il est nécessaire de la combiner avec la liberté et que leur conjugaison contribue à en déterminer la nature : la « passion de l’égalité » que dénonce Tocqueville lorsqu’elle prend une forme excessive, outre qu’elle peut avoir des effets stérilisants nuisibles à l’ensemble de la société, peut se révéler liberticide (voir en particulier De la démocratie en Amérique, T.2, partie 2, ch.1.).
Vouloir une égalité stricte peut conduire à ce que chacun ne puisse être lui-même. Car le souci d’égalité ne doit pas conduire au refus des différences. Même un penseur aussi radical que Rousseau en matière de démocratie, pour qui il n’y pas d’inégalités naturelles significatives, mais seulement des inégalités d’institution, admet tout à fait que l’existence d’inégalités n’est pas toujours contraire au contrat républicain.
Celui-ci substitue « une égalité morale et légitime à ce que la nature avait pu mettre d’inégalité physique 1 entre les hommes, et pouvant être inégaux en force ou en génie, ils deviennent tous égaux par convention et de droit » ( Du contrat social, partie I, ch.9.).
Il n’en reste pas moins qu’ « il est manifestement contre la loi de nature, de quelque manière qu’on la définisse, qu’un enfant commande à un vieillard, qu’un imbécile conduise un homme sage », mais aussi « qu’une poignée de gens regorge de superfluités, tandis que la multitude affamée manque du nécessaire ».
Ce sont les dernières lignes du Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Ce à quoi il faut essentiellement veiller, c’est que les inégalités ne donnent à personne le pouvoir de se mettre en travers de l’intérêt général.
- Le risque existerait en effet dans ce cas qu’on ne soit plus ni en République, ni en démocratie, dans la mesure où l’expression démocratique serait alors exposée à n’être plus suivie d’effets.
- Toutes les inégalités ne sont donc pas contraires au principe républicain de l’égalité de droit, dès lors que les inégalités ne conduisent pas à produire une nouvelle forme de despotisme au profit d’une minorité dominante.
On peut dans ces conditions admettre des hiérarchies légitimes, des situations sociales distinctes, sans que cela menace nécessairement l’égalité républicaine. Cela conduit évidemment à tracer une limite à l’amplitude des inégalités admissibles et l’on sait que c’est là l’objet d’un débat qui n’est jamais tranché d’avance.
« Morale » est ici proche de « sociale» et de « culturelle », tandis que « physique » signifie « naturelle ». La devise Liberté, Égalité, Fraternité, « principe de la République » est l’incarnation des trois ordres de l’imaginaire républicain. Comme pour le suffrage universel (masculin), c’est en 1848 que s’effectue le choix de la devise républicaine.
Bien sûr, les trois mots existent dans le vocabulaire politique depuis la Révolution française, mais sans que leur association prenne un caractère officiel. Ainsi, la Fraternité ne figure pas dans les principes de 1789. Or, dans la Constitution de la Deuxième République en 1848, l’article IV fait de la devise Liberté, Égalité, Fraternité un « principe » de la République.
Puis, dès que la Troisième République est aux mains des républicains en 1879, elle la reprend officiellement à son compte et, à partir du 14 juillet 1880, elle figure sur les frontons des édifices publics, églises comprises parfois par la suite. Dans cette continuité, l’article 2 de notre Constitution de 1958 – qui reprend celui de la Constitution de 1946 – stipule : « La devise de la République est “Liberté, Égalité, Fraternité.” » On ne saurait être plus clair, à condition de bien noter qu’il s’agit dans cette définition officielle de la « devise de la République », pas de celle de la France.
La devise de la République est un symbole lorsqu’elle figure aux frontons des mairies, des écoles, des bâtiments publics. Mais, bien plus clairement que les autres symboles, qui sont concrets – Marianne, le drapeau, l’hymne –, elle est l’incarnation des valeurs fondamentales de la République traduites en mots abstraits, d’où les principes découlent, ou dont ils sont armés.
Dès lors, cette triple déclinaison des valeurs principielles renvoie à l’imaginaire politique et social de la République. Si on transpose le schéma élaboré par Georges Duby pour comprendre l’imaginaire féodal en trois ordres, on peut dépeindre un imaginaire républicain en trois ordres lui aussi. De façon stimulante, dans cette peinture historique, on pourrait placer l’Égalité en premier Voyons pourquoi.
La Liberté est l’initiale de la République, sa religion première. À la lettre et dans l’esprit, la Liberté est la première valeur énoncée dans la devise républicaine, la première aussi dans l’ordre du temps. Mais, à dire vrai, la Liberté était là avant Marianne.
- En effet, avant de songer à la République, les patriotes de 1789 rêvaient à la liberté, comme leurs cousins américains.
- Ainsi, dans l’ordre du discours de la définition des droits universels de la DDHC, « Les hommes naissent et demeurent » d’abord « libres » avant d’être « égaux ».
- Toutefois, bien loin d’en clore l’histoire, cette installation primordiale de la Liberté dans la définition de la démocratie ouvre le cycle des combats pour sa réalisation effective, pour la matérialisation des libertés en droits, souvent arrachés.
Sur cette impulsion première, qui la précède mais qu’elle incarne, la République passe son temps à définir sa démocratie politique dans son rapport à la liberté, dans le rapport entre la société telle qu’elle évolue et la liberté. Les réglages sont constants, comme ceux qui concernent la liberté d’expression, posée en principe dès 1789 dans l’article 11 de la DDHC.
Elle est traduite dans la grande loi de juillet 1881, consolidée depuis bien sûr mais qui reste appliquée encore de nos jours, car elle repose toujours sur les principes libéraux d’origine. Prenons le cas du blasphème, bon indicateur de l’état de liberté de conscience et d’expression d’une société développée.
Il n’est évidemment pas un droit. Mais il n’est plus un délit, encore moins un crime depuis justement l’article 11 de 1789. Par la suite, les régimes antidémocratiques rétabliront le crime de blasphème, qui disparaîtra définitivement de nos lois en juillet 1881.
- L’Égalité est la noblesse de la République.
- Au début du verbe républicain était l’Égalité.
- Du moins en France.
- En effet, c’est sur la revendication de l’égalité des droits politiques, la liberté en tête bien sûr, que les républicains ont forgé leur identité politique.
- Entre 1789 et 1792, la monarchie constitutionnelle n’a pas réussi à incarner cette égalité des droits politiques.
Comme l’ordre noble, second ordre privilégié de l’Ancien Régime mais premier ordre social dans la France des rois, l’Égalité est en effet la première valeur dans l’ordre historique et social de la République, même si elle apparaît en second dans l’ordre honorifique de la devise républicaine.
- Il faut dire que la République elle-même est le régime second de la révolution française.
- Elle est née de l’échec de la monarchie constitutionnelle à étendre la liberté, les droits politiques, à tous.
- L’incapacité des constituants à mettre en pratique de façon démocratique la révolution des droits de l’homme, l’exclusion de fait de la très grande majorité des citoyens de l’exercice de la souveraineté nationale, a laissé la place au projet d’un autre régime, fondé sur l’égalité des droits.
Ce n’est pas un hasard si jusqu’en 1848 le programme des républicains est d’abord le suffrage universel (masculin). La République des républicains français s’appelle donc Égalité. Cette équivalence est une construction historique propre à notre pays. Ce qui explique certains ressorts majeurs de notre culture politique.
Si on traverse l’Atlantique, l’histoire de la République aux États-Unis est celle de la libération de la tutelle de l’État britannique, donc la République y est Liberté, historiquement. Mais que l’on ne s’y trompe pas, une fois les choix de juin 1848 et des années 1870 opérés (qui répudient la République sociale des quarante-huitards et des communards), cette égalité est bien politique.
La démocratisation de la République des Jules, Ferry en tête, est une démocratisation politique, pas sociale. L’objectif, c’est d’étendre les droits politiques à tous pour fabriquer des républicains, contre le césarisme qui dévoie la révolution, contre le monarchisme catholique qui refuse la révolution, contre la révolution sociale aussi.
Ainsi, l’école de Jules Ferry ne promeut pas la démocratisation sociale (elle aurait même tendance à s’en méfier), mais œuvre de toutes ses forces à la républicanisation des enfants. Il n’est ainsi pas question de toucher à la séparation socio-scolaire entre lycée bourgeois et école du peuple. En revanche, l’État républicain ferryste fait tout pour cette démocratisation politique, au point d’aller à l’encontre de son libéralisme financier en fournissant un effort budgétaire conséquent pour fonctionnariser les instituteurs.
Afin d’enraciner la démocratie politique à son image, l’école est le seul domaine où l’on puisse parler de politique culturelle de l’État républicain jusqu’en 1914. Dans l’entre-deux-guerres, les mots de l’Égalité républicaine changent de sens historique.
En effet, à la suite des premières avancées de Jean Jaurès ou de Ferdinand Buisson, la République pense désormais l’Égalité comme sociale. Elle place, et c’est nouveau, la justice sociale au cœur de la démocratisation, au cœur de la réforme. Lorsque Jean Zay parle de réforme démocratique à la fin des années 1930, tout le monde traduit démocratisation sociale.
Nous le faisons encore. La question de l’Égalité en République est devenue : comment construire une République sociale ? Et si ce n’est pas par la révolution, comment réformer la société pour la rendre plus juste ? La Fraternité est l’enfant naturelle de la République, tardivement venue, son tiers état.
- La Liberté et l’Égalité, les grandes aînées, se mettent en droits, font leur lit dans la Loi, sont les compagnes légales des républicains, la garantie de leur Constitution.
- La Fraternité, valeur morale mais non juridique, ne vient ni de robe ni d’épée, mais de ce qui relie les hommes, elle est religion en somme ( religere, « ce qui relie »).
Religion civique, la Fraternité est la morale de l’histoire républicaine, celle qui, allant vers les autres, permet de dire que notre société a réussi sa composition française. À l’âge des nations – devenues corps social et politique de l’État –, c’est par elle que l’on mesure la qualité de cohésion de la communauté nationale.
À l’aune de l’histoire française de la constitution de l’État et de la nation en République, le cadre de cette cohésion fraternelle, émancipatrice, a pris le nom de laïcité, depuis l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789 jusqu’aux réglages de 1905 ou 2004. Et l’école dans tout ça ? Elle convoque un passé historique où se déploient les valeurs de la République, particulièrement celle de l’Égalité à travers l’importance du mérite reconnu à tous, quelle que soit la condition sociale.
Ouvrons un manuel d’histoire de la Belle Époque destiné aux écoliers, à la page consacrée à Charlemagne. On y trouve, ancrée dans ce si lointain haut Moyen Âge, la trace de la place primordiale de l’Égalité sociale grâce à l’école. Car dans cette rétroprojection, Charlemagne n’est pas seulement l’inventeur de l’école, mais le père de la méritocratie, c’est-à-dire celui de l’école des valeurs républicaines d’Égalité.
En effet, dans les petits Lavisse par exemple, on trouve cette gravure si célèbre, ce cliché éducatif, montrant l’empereur en train de réprimander les enfants riches qui travaillent mal et de féliciter les enfants pauvres qui travaillent bien : quel que soit votre rang social, l’école républicaine reconnaîtra vos mérites nous dit le Charlemagne des républicains ! Par les valeurs qu’ils expriment, de nombreux films peuvent permettre aux élèves de s’approprier les valeurs de la République et de débattre de l’exercice de la citoyenneté.
Un travail autour de l’égalité pourra, par exemple, être fait à travers les films Azur et Asmar de Michel Ocelot et La Prophétie des grenouilles de Jacques-Rémy Girerd, disponibles en téléchargement et en lecture sur (accès réservé à la communauté éducative).
Entre conte fantastique et récit d’aventure humaine à travers deux pays et deux cultures, le film d’animation Azur et Asmar aborde subtilement les thèmes du racisme, des préjugés, de la fraternité et de la solidarité. Azur et Asmar sont frères de lait. L’un est blond aux yeux bleus ; il est le fils d’un riche châtelain.
L’autre est brun aux yeux marron ; il est le fils de la nourrice arabe. Celle-ci les élève dans une parfaite égalité. Pourtant, dans cet extrait, ils se chamaillent : lequel des deux est le plus beau ? Lequel de leur pays est le meilleur ? La France ou le pays d’origine de la mère d’Asmar ? Et, finalement, quel est le véritable pays d’Asmar ? D’autres questions encore jalonnent le film : comment se comporter quand on est « émigré » ? Comment les préjugés et les superstitions peuvent-ils être combattus ? Après cet extrait, Asmar et sa mère seront chassés par le père d’Azur.
- Azur lui aussi partira pour réaliser son rêve, « libérer la fée des Djinns ».
- Il retrouvera par hasard sa nourrice et Asmar.
- Les deux « frères » deviendront rivaux et ils auront alors le choix entre se combattre ou, au contraire, s’entraider.
- Ils choisiront la fraternité.
- Ainsi, le dialogue interculturel (et, par extension, interreligieux), le rejet de toutes les discriminations et l’ouverture aux autres sont la toile de fond du film qui offre de nombreuses pistes d’exploitation pédagogique au regard des valeurs de la République et des nouveaux programmes de l’école élémentaire (EMC compris).
Les grenouilles, expertes en prévisions météorologiques, informent les humains par l’intermédiaire de deux enfants qu’il va pleuvoir pendant 40 jours et 40 nuits. Pour faire face à cette catastrophe, humains et animaux vont se réfugier dans une grange, seul point émergeant de l’eau.
À travers le thème revisité du déluge, le réalisateur de La Prophétie des grenouilles illustre la difficulté de vivre ensemble. Pour survivre, les rescapés de ce déluge doivent composer avec leurs différences et changer leur mode de vie, ce qui s’avère très compliqué pour les carnivores, tentés de s’en prendre aux cochons et autres herbivores.
Dans cet extrait en chanson, le capitaine Ferdinand essaie de tout mettre en œuvre pour que les animaux puissent cohabiter. Il tente de les convaincre et d’imposer sa loi. Le Capitaine demande notamment aux carnivores de renoncer à leurs instincts premiers afin de permettre la survie de toutes les espèces : « Sur ce bateau, on ne survivra que si les crocs ne servent pas ! » Tous ne sont pas habités par les mêmes sentiments.
La cohésion sociale est gravement menacée quand la « loi du plus fort », imposée par la Tortue dans un désir de vengeance, devient la nouvelle règle à bord. Les péripéties de cette petite société questionnent les valeurs fondamentales du vivre ensemble telles que l’acceptation des différences, la solidarité, le respect des lois et des règles.
Autant de thèmes qui offrent d’intéressantes pistes d’exploitation pédagogique au regard des valeurs de la République et des nouveaux programmes de l’école élémentaire (EMC compris). : Les valeurs de la République